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Le Cluster énergie & bâtiment vient de se transformer en « Building Innovation Cluster ». Il poursuit toujours les mêmes objectifs: aider les entreprises fribourgeoises de la construction à se projeter dans l'habitat du futur. Entretien avec Werner Halter, cluster development manager.

Vous venez de changer de nom et de mode d'organisation. Pourquoi?

Le changement de nom visait à unifier les appellations des trois clusters d'Innosquare. Nous avons également changé de mode de fonctionnement pour mieux faire remonter les besoins des entreprises vers le cluster. Nous voulons vraiment nous rapprocher d'elles pour connaître leurs défis, au quotidien, afin de les accompagner, notamment en créant des liens avec les hautes écoles pour les aider à résoudre leurs problèmes. Nous devons faire émerger les projets des entreprises. Mon rôle consiste à les rencontrer pour définir leurs besoins en termes de recherche appliquée. Nous faisons aussi une série de workshops pour aller chercher ces informations, afin de renforcer notre cluster. Il est vraiment important de créer une dynamique forte avec les entreprises.

Quels sont les axes de travail du « Building Innovation Cluster »?

Nous avons défini trois axes stratégiques:

• Financement de l'efficience énergétique dans les bâtiments: qui peut financer, selon quel modèle?
• Rénovation: quelles sont les possibilités de rénovation, pourquoi le taux de rénovation est-il si bas aujourd'hui?
  Pour atteindre les objectifs de la stratégie énergétique, nous devons augmenter le taux de rénovation de façon considérable, c'est un grand défi qui pourrait aussi être très porteur pour les entreprises de la construction.
• Building information modelling: le but est de mieux numériser tout le processus de la construction. Les entreprises ont un gros besoin d'informations et de formation pour savoir comment entrer dans ce processus et comment positionner leurs produits dans les bases de données.

Tout le monde s'accorde sur la nécessité de rénover les bâtiments, pourquoi n'y arrive-t-on pas?

Le financement n'est pas simple. Je donne souvent cet exemple: le locataire paye des charges, mais c'est le propriétaire qui peut rénover le bien. Or, il n'a pas intérêt à le faire s'il ne peut pas répercuter ses travaux sur les charges. Du coup, il ne se passe pas grand-chose, alors que le potentiel est énorme. Il faut donc trouver des nouveaux modèles économiques avec tous les acteurs concernés. D'ailleurs, dans le workshop que nous avons organisé sur le financement, des représentants des entreprises de construction, des banques, des caisses de pension et des régies immobilières étaient de la partie.

Le Smart Living Lab, institut de recherches de pointe sur l'habitat du futur, est installé comme vous sur blueFACTORY. Comment se passent les collaborations avec cet institut?

Nous voulons apporter des projets d'entreprise au Smart Living Lab pour mettre ses très fortes compétences au service des entreprises de la région. Nous voulons vraiment favoriser les synergies, afin que les liens s'établissent entre la recherche et les entreprises, au profit de tout le secteur de la construction. Ce sera une manière de donner un coup d'avance à nos entreprises.

Rédaction : Charly Veuthey Photo : Pierre Cuony