Les consommateurs suisses sont demandeurs de produits durables et, dans le même temps, ils plébiscitent la production régionale. Dans cette optique, Agroscope s’intéresse à la durabilité des produits AOP fribourgeois, dans un projet collaboratif soutenu par la NPR mené en collaboration avec les interprofessions concernées.

Le projet DurAOP, pour Durabilité des produits AOP du canton de Fribourg, est mené par le Groupe de recherche d’analyse du cycle de vie de Agroscope. Agroscope a été contactée par la Promotion économique du canton de Fribourg, qui souhaitait, initialement, mener une étude sur l’empreinte carbone des produits AOP.

«Sur la base du constat de l’intérêt combiné des Suisses pour les produits régionaux et durables, nous nous sommes demandé si les deux coïncidaient, explique Mélanie Douziech, la cheffe de projet. Nous avons d’emblée pensé qu’il valait la peine d’analyser les produits AOP dans toutes les dimensions du développement durable, environnementale, sociale et économique, et toutes les phases des produits AOP: de la production agricole à la transformation, en passant par l'affinage et la valorisation. Et c’est ce que nous avons proposé aux interprofessions, qui se sont tout de suite montrées intéressées.» Le Cluster Food & Nutrition a favorisé le démarrage du projet et, aujourd’hui, ce dernier regroupe Agroscope, les interprofessions du Gruyère, du Vacherin fribourgeois, de la Cuchaule, et de la Charcuterie qui englobe le Boutefas et le Jambon de la Borne. L’association suisse des AOP-IGP s’est aussi jointe à DurAOP.

«L’objectif, explique Mélanie Douziech, est de produire un état des lieux de la durabilité des produits AOP concernés. À la fin du projet, les interprofessions disposeront d’une check-list leur permettant d’agir dans ce domaine si elles le souhaitent.»

Pour atteindre leur but, les chercheurs établissent un cadre méthodologique innovant adapté à leur objet. «Les méthodes d’analyse pour la dimension environnementale sont bien connues. Elles se concentrent sur le cycle de vie complet du produit pour analyser l’impact environnemental tout au long de la chaîne de production. Pour les dimensions économiques et sociales, nous développons des méthodes à Agroscope. Notre approche de base est de prendre en considération, dans les trois dimensions, l’ensemble du cycle de vie du produit. Ainsi, pour les aspects économiques et sociaux, nous nous intéressons par exemple à la charge de travail nécessaire à la production, à la création d’emploi à l’échelle de l’économie régionale ou encore à la répartition du prix final des produits entre les différents acteurs clés.»

Les chercheurs installés à Zurich se réjouissent de l’excellente collaboration avec les interprofessions.