Projet collaboratif

Développer et favoriser le partage de connaissances autour de RISC-V

09.04.2024 ARTICLE PRÉCÉDENT ARTICLE SUIVANT
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Dans un environnement de plus en plus compétitif, les entreprises sont soucieuses de maîtriser leurs coûts, tout en maintenant le niveau d’excellence de leur matériel. Avec le soutien de la Nouvelle politique régionale, des industriels de la microtechnique collaborent avec l’HEIA-FR pour tester RISC-V.

Au cours des deux dernières années, l’architecture de jeu d’instruction RISC-V (Reduced Instruction Set Computer) est devenue une technologie d’intérêt. Développée à Berkeley, elle se distingue des solutions concurrentes par son caractère « open source », qui permet une personnalisation et une optimisation transparentes pour une large gamme d'applications. En outre, l’utilisation des cœurs RISC-V dans la conception d'ASIC (circuits intégrés à application spécifique, des microcontrôleurs conçus sur mesure pour des tâches spécifiques) encourage l'innovation au sein d'un écosystème dynamique et collaboratif.

Malgré son implantation répandue dans les applications informatiques à grande échelle et à haute performance, la technologie RISC-V reste encore peu courante dans les ASIC de capteurs industriels. Ces derniers requièrent des technologies fiables, qui répondent à des exigences élevées et dont les coûts sont connus et maîtrisés. Toutefois, les entreprises partenaires du projet s’intéressent de très près à cette technologie émergente et prometteuse.

Chacune des entreprises partenaires du projet a besoin de capacités particulières et possède ses spécificités propres. Elles ont toutefois en commun le fait d’utiliser des capteurs, dans différents types de machines (capteur de proximité, de température ou autre). Elles cherchent à déterminer le véritable potentiel de cette technologie open source. Si le concept de l’open source est bien établi dans le domaine des logiciels, son adoption dans le domaine matériel, en particulier dans l’industrie, suscite encore des interrogations : « Il n’y a pas d’entreprise externe qui fasse les mises à jour, et pas de support technique. Les industriels se posent donc la question : si on utilise ce produit, est-ce que les outils informatiques nécessaires à son bon fonctionnement seront supportés, et pour combien de temps ? », développe le professeur Lorenzo Pirrami, chef de projet.

Cela implique donc des incertitudes. Mais aussi des avantages. L’utilisation de microcontrôleurs offre une flexibilité et des fonctionnalités supplémentaires, et permet donc aux entreprises d’améliorer leurs capteurs, et donc leur production. D’autres, qui en possèdent déjà, pourront les mettre à jour. Et l’aspect libre de droit permet de réduire, parfois de manière importante, les coûts d’exploitation.

L'objectif du projet collaboratif ERMIIS est de développer et de favoriser le partage de connaissances autour de l'architecture RISC-V entre les partenaires industriels, tant au niveau matériel que d'écosystème logiciels, afin de leur permettre de prendre des décisions éclairées, de promouvoir l'innovation, et de favoriser l'adoption des architectures RISC-V dans leurs capteurs industriels. « Le projet vise à explorer le potentiel de la technologie RISC-V, et d’en avoir une vue d’ensemble software et hardware, afin de prendre des décisions sur l’utilisation du produit », résume Lorenzo Pirrami.

« Il s’agit de remplacer une technologie par une autre, en gardant le même niveau de sécurité d’utilisation et le même niveau de performance », explique-t-il. C’est là que la HEIA-FR intervient spécifiquement. En fournissant un ensemble d’instructions permettant à chaque partenaire industriel de faire fonctionner ses microcontrôleurs selon ses propres besoins, les chercheurs et les chercheuses de la HEIA-FR facilitent la mise en place de solutions parfaitement adaptées à leurs besoins.

Plus d’information : https://www.innosquare.com/fr/projets-realises/projets-collaboratifs-npr-2020-2023/ermiis/

Rédaction : Charly Veuthey